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La mémoire des coureurs de fond

Dans sa chronique « Un p’tit truc à vous dire », Étienne Bonamy relie deux destins de l’athlétisme français à un siècle d’écart : Joseph Guillemot, premier champion olympique tricolore du 5 000 m en 1920, et Jimmy Gressier, nouveau champion du monde du 10 000 m en 2025. Deux hommes, deux générations, mais une même endurance, une même humilité, et cette volonté de courir pour la France tout en restant proches des leurs.

🎙 Un p’tit truc à vous dire – par Étienne Bonamy

Jimmy Gressier, le héros de l’athlétisme français et premier champion du monde tricolore du 10 000m mi-septembre, est réapparu en public. Chez lui à Boulogne-sur-mer, avec ses supporters.

La mémoire des coureurs de fond

Drôle d’endroit pour une – belle – rencontre. Le 4 octobre, par un samedi de tempête automnale à retenir tout lecteur et amateur de sport chez lui, je me suis rendu à l’invitation qui m’avait été lancée par le salon du livre CulturSport de Toucy, petite commune de l’Yonne, à bonne distance de foulées au sud d’Auxerre. On y parlait sport, livres, culture. Du bonheur simple en tomes.

Parmi les auteurs présents, Christophe Laguzet, jeune écrivain limousin, est venu faire découvrir aux visiteurs son livre, le récit de la carrière d’un champion effacé par un oubli injuste, la vie de Joseph Guillemot, champion olympique d’athlétisme aux Jeux d’Anvers 1920. À jamais le premier et seul médaillé d’or français aux Jeux sur 5000m. Il avait devancé la légende finlandaise, Paavo Nurmi, sur la cendrée belge. Immense exploit (il a aussi obtenu la médaille d’argent du 10 000m). Il n’y avait ni la radio, ni la télévision et les réseaux sociaux pour porter l’emballement. Ce fut son unique participation aux Jeux.

Oublié peu à peu du grand public, ses obsèques en 1975, il y a un demi-siècle – à l’âge de 76 ans –, avaient attiré les plus grands noms des courses de fond dans la petite église du Dorat (Haute-Vienne), le bourg de sa naissance où il était revenu vivre. Le nom de Guillemot est dans l’histoire olympique, lui qui avait couru comme jeune poilu – il avait 19 ans – les derniers mois de la Grande Guerre. Seules les lignes de statistiques et l’endurance des passionnés soulèvent encore son souvenir. Sur quel monument écrit-on les noms des champions ? La mémoire du sport manque de fond.

Ce même samedi, j’aurais aimé ou j’aurais pu aussi passer un bon moment dans une émotion sportive. Au bord de la mer du Nord, à Saint-Martin-Boulogne, Jimmy Gressier, champion du monde du 10 000m et médaillé de bronze du 5000 m, revenu de Tokyo où il a été le seul héros français, est enfin revenu chez lui. Ou plus exactement au milieu des siens.

À 28 ans, il est pour cette année la référence mondiale des courses de fond sur piste. Du jamais vu en France. Avant de satisfaire à ses obligations médiatiques, Jimmy, que tout son quartier et ses proches ont vu courir à Boulogne-sur-mer et autour sur des chemins de son Pas-de-Calais natal, a d’abord souhaité partager sa franchise, sa simplicité avec les gens de chez lui. Une fête entre voisins qui a longtemps allongé la file d’attente de centaines d’admirateurs venus retrouver leur proche. Une photo, un selfie, le Boulonnais souriait partout. Un vrai héraut de son sport. Avec ses médailles autour du cou, il a reçu les dessins des gamins, les encouragements des grands.

Dans quelques semaines, les mêmes croiseront peut-être Jimmy sur une piste départementale ou, comme le disaient les anciens, dans les « labours » d’un parcours de cross, un autre terrain de jeu du champion. Jimmy Gressier, 28 ans, parti chercher fortune et entraînements, loin des Hauts-de-France, a choisi de revenir « à la maison », près des siens. La famille et son « Pépé » qui conserve si précieusement les trophées du gamin depuis qu’il court. Jimmy est de retour pour entretenir son niveau, ses ambitions. Pour être aussi fidèle à sa mentalité de champion humble. Il a beaucoup gagné. Il en veut plus. Et l’avenir dira jusqu’où s’élève sa carrière. Jimmy a les mots pour dire tout ça. Sans confession.

Je ne sais pas si dans 50 ans, un livre ou une ligne de palmarès réveillera encore le souvenir de cet étonnant jeune homme. Comme Joseph Guillemot, il aura écrit l’histoire. Le Limousin avait 21 ans à Anvers, l’athlète du Pas-de-Calais n’avait pas atteint 30 ans à Tokyo. Les deux trajectoires disent toute l’endurance de ces coureurs de fond qui serrent les dents pour additionner les tours. Guillemot était revenu sans bruit au Dorat pour la retraite. Gressier est à Boulogne-sur-mer pour grandir encore sans renier ses priorités quand tout s’emballe médiatiquement autour de son aventure extraordinaire. La tête, bien faite, les jambes, bien fortes, sa course de fond n’est pas terminée. Guillemot aurait apprécié son héritier. La suite, Jimmy la prépare. Vous allez aimer.

Joseph Guillemot
Mémoires

Du Limousin à Anvers, les vies d’un champion olympique

par Christophe Laguzet

Éditions Les Ardents Éditeurs


📌 FAQ – Joseph Guillemot & Jimmy Gressier : deux coureurs français liés par l’histoire

🥇 Qui était Joseph Guillemot ?

Né en 1899 à Le Dorat (Haute-Vienne), Joseph Guillemot est le seul Français champion olympique du 5 000 m, titre remporté à Anvers en 1920. Il avait également décroché l’argent sur 10 000 m lors des mêmes Jeux.

📘 Existe-t-il un livre sur sa vie ?

Oui, “Joseph Guillemot, Mémoires – Du Limousin à Anvers” de Christophe Laguzet, paru aux Éditions Les Ardents Éditeurs, retrace le parcours du champion oublié.

🏃‍♂️ Qui est Jimmy Gressier ?

Athlète français originaire de Boulogne-sur-Mer, né en 1997, spécialiste du demi-fond et du fond. Il est devenu champion du monde 2025 du 10 000 m et médaillé de bronze du 5 000 m à Tokyo.

🏡 Pourquoi est-il revenu à Boulogne-sur-Mer ?

Après ses succès internationaux, Gressier a choisi de revenir s’entraîner et vivre près de sa famille, fidèle à ses racines et à son environnement d’origine.

🕰 Quel lien entre Guillemot et Gressier ?

Tous deux représentent l’endurance, la modestie et la fidélité à leur terre natale, symboles d’un athlétisme français où la performance reste liée à l’humain.

👉 Retrouvez toutes les chroniques d’Étienne Bonamy dans la Rubrique Olympique sur RadioSports.fr.

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