Résumé 10ème étape du TDF 2024 : Cette fois-ci, c’est la bonne pour Jasper Philipsen, qui lève les bras à Saint-Amand-Montrond !
Au lendemain de la première journée de repos, les coureurs du Tour de France 2024 avaient pour menu une étape dite de « transition », ou « en bois », comme vous préférez. Il n’en reste pas moins que le contenu est le même, ainsi que son scénario, qui envoyait les sprinteurs sur le tapis rouge de la voie royale en fin d’étape à Saint-Amand-Montrond. Et, pour la première fois de cette 111ème édition, c’est enfin Jasper PHILIPSEN (Alpecin-Deceuninck) qui a levé les bras.
Il y a des soulagements de longue date qui nous font vibrer, comme lorsque Romain BARDET (Dsm-firmenich PostNL) a revêtu le maillot jaune au soir de la première étape à Rimini, lorsque Kévin VAUQUELIN (Arkéa-B&B Hôtels) permettait à son équipe de briser la malédiction du 0 pointé sur le Tour, ou encore lorsque Anthony TURGIS (TotalEnergies) voyait enfin la chance tourner en sa faveur dimanche dernier, pour lever les bras sur le Tour. Et puis il y a cette délivrance pour Jasper PHILIPSEN, d’abord appelé « The Disaster » en 2022, puis « The Master » en 2023, et pour qui on n’avait pas encore trouvé de surnom depuis le coup d’envoi du Tour. D’abord tombé sur la première étape de sprint en direction de Turin, il a terminé deuxième derrière CAVENDISH (Astana Qazaqstan) à Saint-Vulbas, puis il a été déclassé (2ème) sur l’étape du lendemain remportée par Dylan GROENEWEGEN (Jayco-AlUla), avant de finir à nouveau 2ème derrière GIRMAY (Intermarché-Wanty) à Colombey-les-deux-Eglises. Mais, cette fois-ci, le sprinteur belge, qui avait survolé les sprints l’an dernier (4 victoires et le maillot vert), a vaincu l’épée de Damoclès qui trônait au-dessus de sa tête depuis le départ, en signant sa 7ème étape sur le Tour de sa carrière (4 en 2023, 2 en 2022).
Le film de l’étape
Comme lors des autres étapes de « transition » qui ont eu lieues lors de la première semaine, il n’y eu pas d’attaque au kilomètre 0, lorsque Christian PRUDHOMME annonçait le départ réel de cette 10ème étape. Pas de coureurs, ni d’équipes donc étaient motivés pour aller faire une petite échappée publicitaire, et cela devient vraiment un problème depuis le départ de ce Tour de France 2024… Comparé au Tour d’Italie en mai dernier, lorsqu’il s’agit d’étape de plaine, où le sprint massif semble inévitable, personne ne veut aller devant. On pense dans le peloton que cela ne sert à rien, puisqu’à part peut-être le prix du plus combatif, il n’y a rien d’autre à gagner. Sur le Giro, les organisateurs, RCS, mettent en place depuis quelques années de nombreux, peut-être trop d’ailleurs, classements qui récompensent ceux qui ouvrent la route dès le matin. On peut par exemple citer le classement de la Fuga, qui récompense celui qui a fait le plus de kilomètres à l’avant, mythique désormais classement annexe, pour les plus petites formations. Mais cette année, ils ont aussi rajouté deux autres classements annexes, ce qui, bien évidemment, motive les différentes formations pour aller à l’avant ! Tout ça pour dire que, les échappées « publicitaires » n’existent plus sur la Grande Boucle, et que les étapes de plaine, qui sont déjà très longues en temps normal, deviennent interminables s’il n’y a pas d’action. Il y en a eu, de l’action, mais seulement quelques kilomètres avant le sprint intermédiaire, où trois hommes se sont dit qu’il fallait un peu animer tout ça : Maxim VAN GILS et Harm VANHOUCKE (Lotto-Dstny), accompagnés par Kobe GOOSSENS (Intermarché-Wanty). Si le premier d’entre eux s’est relevé dans un premier temps, voyant que cela ne servait à rien, mais a suivi la roue du duo de la Groupama-FDJ, Valentin MADOUAS et Kévin GENIETS, qui sortait en contre derrière. Le duo de tête quant à lui, a continué jusqu’au sprint intermédiaire, avant de se relever également. Et la suite de l’étape n’a pas été plus excitante que cela, on a vu à un certain moment les différentes équipes de leaders se mettre en place à l’avant du peloton, afin d’éviter de se faire surprendre, par quelconque coup de bordures potentiels, puisqu’un vent de côté était annoncé dans le final. Si certains ont tenté, à l’image de la formation UAE Team Emirates, cela n’a franchement pas rencontré un grand succès. Les coureurs sont donc ensuite allés en direction de Saint-Amand-Montrond pour se jouer la gagne au sprint. Et à ce jeu-là, c’est, pour la première fois de cette édition, Jasper PHILIPSEN qui a levé les bras, assez facilement d’ailleurs, devant Biniam GIRMAY, le maillot vert, qui limite la casse au niveau des points, et Pascal ACKERMANN (Israël-Premier Tech), juste devant Wout VAN AERT (Visma – Lease a Bike).
Une étape très tranquille, avant de revoir les baroudeurs demain au Lioran.
Si hier, les coureurs ont plutôt pris leur temps tout au long de cette 10ème étape, et que la moyenne n’a pas franchement été très haute, même si on a fini par atteindre la barre des 43km/h, soit la moyenne la plus basse prévue par les organisateurs, cela a clairement permis à ceux qui n’avaient pas encore bien récupéré de la journée de repos, de se remettre dedans. « Cette étape ressemblait vraiment à une seconde journée de repos, c’était vraiment une étape très tranquille, disait Remco EVENEPOEL (Soudal Quick-Step) après l’arrivée. C’était forcément un petit peu nerveux avec le vent de côté, mais ça reste une bonne journée pour nous, on n’a pas perdu de temps, et la moyenne était basse donc c’était parfait. Avant d’ajouter sur l’étape du lendemain : « On s’attendait à une très grosse bagarre pour l’échappée, je pense que beaucoup de garçons vont vouloir aller devant pour la victoire d’étape. La partie autour de Clermont-Ferrand n’est jamais facile, ça monte, ça descend… Je pense qu’il y aura deux courses dans la course, celle pour l’échappée, et derrière celle pour le classement général. Je pense que quelqu’un comme Romain BARDET sera très motivé demain, et j’espère qu’il pourra gagner l’étape de demain. » Si même Remco commence à croire en Romain BARDET… Ça annonce du très bon pour l’Auvergnat demain, qui, on le rappelle, évoluera sur ses terres d’entraînement, et bénéficiera d’un « virage », comme celui fait pour Thibaut PINOT lors de l’étape du Markstein, dans le col du Petit Ballon, l’an dernier. Pour en revenir aux propos du Belge, ce dernier a parfaitement résumé ce qui attendra les coureurs : une grosse et longue bataille pour la prise de l’échappée, puisque le terrain sera propice à de très nombreuses attaques, avec pas moins de 120km de plat avant d’attaquer les premières difficultés de la journée. Pas assez difficile pour faire de gros écarts, les leaders du Classement Général vont laisser filer la victoire d’étape, avant de se faire la malle dans l’enchaînement d’ascensions du final.
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CLASSEMENT DE LA 10E ÉTAPE DU TOUR DE FRANCE 2024 – MARDI 9 JUILLET
Orléans > Saint-Amand-Montrond
- Jasper Philipsen (BEL/Alpecin-Deceuninck) – 4 h 20 min 06 s (B : 10 s)
- Biniam Girmay (ERI/Intermarché-Wanty) – + 0 s (B : 6 s)
- Pascal Ackermann (GER/Israel-Premier Tech) – + 0 s (B : 4 s)
- Wout Van Aert (BEL/Visma-Lease a bike) – + 0 s
- Fernando Gaviria (COL/Movistar Team) – + 0 s
Meilleur Français au classement général après la 10e étape
- Guillaume Martin (FRA/Cofidis) : + 7 min 41 s