Le diagnostic de Mr Route du Tour, étape 20
Quand on aime, on ne compte pas. Après l’hypoxie et l’indigestion des trois ascensions d’hier, le Tour, jamais avare de sensations, remet la gomme, cette fois-ci avec une nouvelle série de trois cols et d’une arrivée au sommet. Le béotien, en survolant les dernières pages d’un Livre de Route désormais corné notera la quantité des difficultés proposées et leur qualité (seulement, si l’on peut dire, une deuxième catégorie et trois premières). Sans plus de perspicacité, il en déduira une étape plus simple, loin du toit du Tour et de ses paysages lunaires. A l’inverse, le suiveur plus expérimenté, mathématicien à ses heures, compilera les sommets pour en extraire le nombre magique, la quintessence d’une étape d’altitude, le fameux dénivelé positif. Car il s’agit bien là d’additionner tous les dénivelés montants. Et les chiffres ne mentent pas. Entre Nice et La Couillole, le résultat est lourd : 4600 mètres de D+, soit 600 mètres de plus que sur l’étape d’Isola 2000. Certes, les difficultés sont moins terribles et l’altitude un peu plus modeste (1678 mètres au point culminant, à l’arrivée), mais la journée sera éreintante, surtout après le repas pantagruélique de la Alpes-Maritimes (06) veille ! L’étape sera courte (heureusement), forte de 132,8 km, d’un format explosif et dynamique, comme les aime le duo de choc Prudhomme / Gouvenou. Au départ de Nice, ville-étape pour la 38ème fois, la grimpette sera immédiate, pour aller chercher le col de Braus (2ème catégorie, 10 km à 6,8 %), au km 25. Après la descente, retour des sommets, avec cette fois-ci l’interminable col de Turini, bien connu des coureurs de Paris-Nice, un 1ère catégorie à la pente acceptable et irrégulière, fort de 20,7 km à 5,7 %, au km 60. La suite du profil en forme de peigne ramènera les premiers rescapés dans la vallée, avant d’entamer la montée vers le sprint de Saint-Martin-de-Vésubie (km 88) et le traditionnel col de la Colmiane, au km 96, classé en 1ère catégorie et ses 7,5 km à 7,1 %. Les 20 bornes à suivre seront en descente constante pour enfin atteindre la montée au col de La Couillole, classée en 1ère catégorie, après 15,7 km à 7,1 %.
On voit assez mal comment le Tour 2024 pourrait échapper à Pogacar, fort de son avance au général. Souhaitons au moins une belle bagarre pour la victoire d’étape, même si le risque est de voir une fois encore la course ne se décanter que dans les derniers hectomètres. Mais gare à la fringale, à la chute, à l’erreur qui ruinerait en une seconde le dur labeur de trois semaines. Rester concentré, le maître-mot de chacun, y compris pour Gros Léon, la balayeuse des Vosges, insatiable chasseur de gravillons.
Samedi 20 juillet – Etape 20 – Nice / Col de la Couillole (132 km)