CAN 2025 : pourquoi les équipes nationales africaines portent-elles des surnoms animaliers, historiques ou symboliques ?
À l’approche du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, organisée au Maroc, les projecteurs se braquent sur les sélections, leurs joueurs… mais aussi sur leurs surnoms, profondément ancrés dans l’histoire, la culture et l’identité des nations africaines.
Souvent héritées d’animaux, de figures historiques ou de symboles nationaux, ces appellations ne sont jamais anodines. Elles racontent une relation au territoire, à la mémoire collective et à la représentation du pouvoir ou de la résistance. Tour d’horizon des surnoms les plus emblématiques du football africain.
Des lions pour symboliser la puissance et la souveraineté
Pays hôte de la CAN 2025, Maroc accueille la compétition avec ses célèbres « Lions de l’Atlas ». Ce surnom renvoie à une espèce de lion autrefois présente dans les montagnes de l’Atlas, aujourd’hui disparue à l’état sauvage, mais toujours visible sur les armoiries nationales. Il incarne la royauté, la bravoure et l’enracinement territorial.
Le lion est également omniprésent ailleurs sur le continent. Cameroun fait rugir ses « Lions Indomptables », symbole d’une sélection historiquement réputée pour son engagement physique et mental.
Au Sénégal, le surnom a évolué : longtemps appelés simplement « Lions », les joueurs sont désormais connus comme les « Lions de la Téranga », la téranga désignant l’hospitalité en wolof, valeur cardinale de la société sénégalaise.
Les grands mammifères, entre héritage et identité nationale
Tenante du titre continental, la Côte d’Ivoire avance sous le nom des « Éléphants ». Au-delà de l’animal, ce surnom fait écho à l’histoire du pays, dont le nom même est lié au commerce de l’ivoire et à la puissance économique de l’époque précoloniale.
Le Gabon s’appuie sur ses « Panthères », symbole de vigilance et d’autorité, tandis que la République démocratique du Congo a longtemps été associée aux « Léopards », autre figure de puissance, historiquement liée aux emblèmes de l’État.
L’Algérie fait confiance aux « Fennecs », petit renard du désert connu pour son agilité et sa capacité d’adaptation, image souvent associée au style de jeu algérien.
Les aigles : hauteur, vision et autorité
Plusieurs sélections africaines ont choisi l’aigle comme emblème.
Le Mali s’identifie aux « Aigles », un symbole ancien présent dans l’histoire impériale du pays.
La Tunisie honore quant à elle les « Aigles de Carthage », référence directe à l’ancienne cité punique, haut lieu de l’histoire méditerranéenne.
Le Nigeria complète ce trio avec les « Super Eagles », l’aigle figurant sur les armoiries nationales. L’ajout du mot Supervise à souligner la stature et les ambitions de la sélection.
Félins, reptiles et animaux rares : des choix identitaires forts
Certains surnoms plus spécifiques traduisent une volonté de différenciation.
Le Bénin a officiellement abandonné les « Écureuils » au début des années 2020 pour devenir « Les Guépards », jugés plus représentatifs de la vitesse et de l’ambition sportive.
Le Angola se distingue avec les « Palancas Negras », une antilope noire rare et endémique, symbole national.
Le Botswana a choisi les « Zèbres », animal figurant sur les armoiries du pays et représentant l’équilibre entre les différentes communautés.
Plus singuliers encore, les Comores portent le surnom de « Coelacanthes », poisson préhistorique redécouvert près de l’archipel, tandis que le Soudan avance avec les « Crocodiles du Nil ».
Quand l’histoire et la société prennent le relais de la faune
Toutes les sélections ne s’appuient pas sur le règne animal.
L’Égypte est mondialement connue sous le nom des « Pharaons », référence directe aux souverains de l’Antiquité et à l’héritage millénaire du pays.
L’Afrique du Sud a délaissé le surnom animalier des Springboks pour adopter « Bafana Bafana », expression zouloue signifiant « les garçons », popularisée dans les années 1990.
La Zambie rend hommage à son sous-sol avec les « Chipolopolos », littéralement « balles de cuivre », en référence à la principale richesse minière du pays.
Enfin, la Tanzanie et ses « Taifa Stars », le Zimbabwe et ses « Warriors », ou encore la Guinée équatoriale avec « Nzalang Nacional » (« l’éclair national »), complètent une mosaïque de surnoms parfois récents, parfois anciens, mais toujours porteurs de sens.
Une identité qui dépasse le football
À la CAN, les surnoms ne sont pas de simples éléments marketing. Ils traduisent une vision du collectif, un rapport à l’histoire et une manière d’incarner la nation sur la scène internationale. Dans un tournoi aussi chargé émotionnellement que la Coupe d’Afrique des Nations, ces appellations participent pleinement à la dramaturgie du football africain.
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❓ FAQ – Les surnoms des équipes nationales africaines à la CAN
Pourquoi les équipes africaines ont-elles des surnoms animaliers ?
Les surnoms animaliers sont majoritairement choisis pour symboliser des valeurs comme la force, le courage, la vigilance ou l’agilité. Ils sont souvent liés à la faune locale, aux armoiries nationales ou à des représentations anciennes du pouvoir et de la souveraineté.
Quel est le surnom le plus répandu en Afrique ?
Le lion est l’animal le plus utilisé. On le retrouve notamment chez le Maroc, le Cameroun ou le Sénégal. Il représente traditionnellement la royauté, la puissance et le leadership, des qualités recherchées dans le sport de haut niveau.
Tous les surnoms africains sont-ils liés aux animaux ?
Non. Certaines sélections ont choisi des surnoms historiques, culturels ou sociaux.
C’est le cas de l’Égypte avec les Pharaons, de l’Afrique du Sud avec Bafana Bafana, ou encore de la Zambie avec les Chipolopolos, en référence au cuivre.
Pourquoi certaines équipes ont-elles changé de surnom ?
Des changements ont parfois été opérés pour moderniser l’image de la sélection, renforcer son impact symbolique ou mieux correspondre aux attentes du public. Le Bénin, par exemple, a remplacé les Écureuils par les Guépards, jugés plus représentatifs de la performance sportive.
Les surnoms sont-ils officiels ?
Oui. Dans la majorité des cas, les surnoms sont validés par les fédérations nationales, utilisés par la CAF, les médias et intégrés à la communication officielle autour des compétitions comme la CAN.
Les surnoms jouent-ils un rôle dans l’identité sportive ?
Oui. Ils participent pleinement à l’identité collective, à la narration autour des équipes et à l’attachement des supporters. À la CAN, ils contribuent à la dimension culturelle et émotionnelle du tournoi.








