Comment ça vrac ?
Des livraisons de produits frais à vélo rapides et sans polluer ? C’est le concept de Comment ça vrac ? , lancé en 2019. Kévin Vander Eecken, 37 ans, co-fondateur du projet. Nous l’avons suivi avec son épicerie mobile, à travers les rues de Lille.
« Avec des entreprises comme Comment ça vrac ?, on a arrêté d’aller faire nos courses en voiture au supermarché » déclare Marie Terrier, habitante de la métropole lilloise et cliente depuis 2020. Pour les ingrédients de sa tartiflette entre amis, les pommes de terre, les oignons et la salade auront parcouru, de la ferme de Denis Cimetière, à Lille, seulement 17 km.
Quelques heures auparavant, le Lillois Kévin Vander Eecken s’active dans son local pour préparer et charger ses produits sur son vélo cargo. Fruits et légumes de saison, jus de fruits, pâtes, savon, chocolat… Son vélo est une vraie épicerie ambulante. Ancien délégué dans le bâtiment, Kévin voulait fuir les machines devenues trop encombrantes et revenir à l’essentiel. Quand son ami Karim Arab lui propose de lancer Comment ça vrac ? en 2018, il accepte mais à une condition : effectuer les livraisons à vélo. « En ce qui concerne le transport d’aliment en ville, je veux limiter au maximum l’utilisation des camions. À vélo, c’est plus rapide, on ne pollue pas et on utilise aucun emballage » assure l’amateur de randonnée. Les premiers aliments sont livrés en 2019. Aujourd’hui, l’entreprise compte trois salariés dont un à plein temps.
L’épicerie mobile à retrouver Place St Charles à Lille Bois blancs le samedi et place Winston Churchill à Loos le dimanche. © Comment ça vrac
Le circuit court à l’honneur
Une fois l’épicerie à roulettes parée, Kévin Vander Eecken enfile sa veste fluorescente et enfourche son vélo de 300 kg. « Heureusement, il y a une assistance électrique » plaisante-t-il. Direction la résidence des Cèdres. Sur la route, il s’arrête à l’épicerie de Comment ça vrac ? afin de l’approvisionner en champignons. Dix minutes et plusieurs coups de pédales plus tard, le cycliste sonne sa cloche et installe son marché ambulant en quelques secondes. Sa fidèle et unique cliente du premier point de livraison arrive. « Pendant le premier confinement, on avait parfois 40 clients. Aujourd’hui, c’est entre deux et quatre personnes maximum » confie Kévin. En effet, avec la hausse des prix de l’énergie, le budget alimentaire des ménages est directement impacté. Ils se tournent alors vers les grandes surfaces qui rémunèrent moins justement les producteurs.
L’épicerie de Comment ça vrac ? © Comment ça vrac
En chemin, le cycliste aux 4 500 km/an ne cache pas la dureté du métier : « Je travaille 7j/7 et ça fait 3 ans que je n’ai pas pris de vacances ». Avant d’ajouter « J’aimerais juste le faire parce que c’est utile et que ça a du sens, sans cette pression financière au quotidien ».
Des produits frais respectueux de l’environnement
Tous les fruits et légumes ne sont pas bio, mais sont produits de manière raisonnée. Comme à la ferme Cimetière, située à 17 km de Lille. Ici, des légumes de saisons sont cultivés depuis neuf générations. Le maraîcher Denis Cimetière ne traite qu’en cas d’extrême nécessité. « Les légumes abîmés ou non vendus, je les donne à mon élevage bovin ou je m’en sers pour faire du compostage ».
La ferme de Denis Cimetière à Toufflers (59) © Comment ça vrac
Marie Terrier et son mari Jérémy Devigne eux, se fournissent depuis le premier confinement chez Comment ça vrac ? . « L’avantage, c’est la grande transparence concernant les aliments et un échange plus direct avec les producteurs » assure Jérémy, natif de Lille. Comme lorsqu’il croise le producteur directement à l’épicerie de Kévin.
Reportage : Adrien LEROUX