Les femmes et le sport : radiographie d’une progression lente mais constante
En 2025, malgré des signaux encourageants, les femmes restent sous-représentées dans le sport en France. À travers les données publiques disponibles sur data.sports.gouv.fr, RadioSports.fr propose une analyse factuelle de l’évolution de la pratique féminine.
Une progression continue, mais contrastée
Selon les chiffres du ministère des Sports, les femmes représentaient environ 39 % des licencié·es dans les fédérations sportives agréées en 2023. Ce taux était de 36 % en 2015. La progression est donc réelle, mais lente.
Les sports les plus féminisés restent ceux historiquement liés à l’esthétique ou à la santé : équitation, gymnastique, danse, natation ou randonnée. À l’inverse, des disciplines comme le football (environ 8 % de femmes licenciées), le rugby ou le cyclisme connaissent encore une faible représentation féminine, bien que leur part progresse lentement.
Données issues du baromètre ministériel :
- Équitation : plus de 80 % de pratiquantes
- Gymnastique : environ 75 % de femmes
- Football : un peu plus de 200 000 licenciées en 2024 (contre 96 000 en 2011)
Des écarts territoriaux marqués
Les portraits régionaux publiés sur le portail officiel montrent des disparités fortes selon les territoires. La Bretagne, l’Occitanie ou l’Auvergne-Rhône-Alpes affichent une pratique féminine supérieure à la moyenne nationale. En revanche, les régions du nord-est, comme les Hauts-de-France ou le Grand Est, enregistrent des taux plus faibles, souvent autour de 33 à 35 %.
Ces écarts s’expliquent par :
- la densité des clubs,
- la diversité de l’offre sportive,
- la politique locale de soutien au sport féminin,
- et l’accessibilité aux infrastructures sportives (transports, équipements, sécurité).
Dans certains territoires ruraux, les possibilités de pratique pour les adolescentes sont particulièrement limitées.
Des freins persistants à la pratique
De nombreuses études institutionnelles confirment que les filles rencontrent encore de nombreux obstacles pour accéder durablement à une activité sportive :
- abandon fréquent à l’adolescence (entre 12 et 16 ans),
- pression sociale ou familiale,
- équipements inadaptés ou peu accueillants,
- manque de modèles féminins dans certaines disciplines.
Ces facteurs cumulatifs entraînent une perte d’engagement qui se traduit à long terme par une sous-représentation des femmes, aussi bien parmi les pratiquantes que parmi les encadrantes (moins de 20 % des entraîneur·es sont des femmes).
Des politiques publiques ciblées, mais à renforcer
Le ministère chargé des Sports et plusieurs fédérations ont mis en place ces dernières années des dispositifs pour favoriser la pratique féminine :
- Le Pass’Sport, relancé après la crise sanitaire, a bénéficié à plus de 1,5 million de jeunes en 2024, dont plus de la moitié sont des filles.
- Des conventions d’objectifs entre l’État et les fédérations incluent désormais des indicateurs de mixité.
- Certaines fédérations (FFF, FFT, FFJDA…) ont lancé des initiatives spécifiques pour féminiser leur base et leur encadrement.
Malgré cela, les résultats restent partiels, notamment en matière de visibilité, de formation des encadrantes et d’adaptation des structures aux parcours de vie féminins, comme la maternité ou la reprise d’activité après une interruption.
Le sport féminin, parlons-en !
Dans sa série Fleur de sport, RadioSports.fr poursuivra l’exploration des enjeux liés à la pratique féminine, à travers des analyses de données, des reportages sur le terrain et des entretiens vérifiés avec celles et ceux qui agissent. Et le 25 mai, Radio Sports fête les mères !