On refait 2025
La fin d’année est le moment privilégié pour refaire le match, surtout quand il s’agit de sport. Entre souvenirs marquants, débats sans fin et mauvaise foi assumée, 2025 s’est prêtée comme rarement à l’exercice. Dans cette chronique Un p’tit truc à vous dire, Étienne Bonamy propose un bilan sportif à hauteur de réveillon : passionné, subjectif, parfois contradictoire, toujours vivant. Un texte pensé pour nourrir les discussions de fin d’année, autour d’une table ou d’un comptoir.
🎙️ Un p’tit truc à vous dire – par Étienne Bonamy
On refait 2025
Douze mois écoulés, émois, émois, émois. Dresser le bilan de l’année sportive est toujours une tentation délicieuse à laquelle on ne résiste pas longtemps quand viennent les occasions de revisiter 2025 avec bonne ou mauvaise foi, en famille ou entre potes. Il y a tant de souvenirs à se remémorer. C’est tentant, c’est cadeau.
Et voilà la fin de l’année, ses deux dîners de réveillon. Qui peut prétendre qu’à l’évocation de partager les sempiternelles réunions familiale ou amicale de ces soirées hivernales qu’il ou elle n’a jamais songé à ce dont on allait parler pour étirer les discussions? Avant de passer à table, on révise ses arguments, il faut être à la hauteur du débat qui, très souvent, atteint moins de sommets que la qualité du plat ou du vin choisis.
Bien sûr il y a l’actu du moment. La crise sanitaire agricole disputera l’épique au feuilleton des futures élections municipales ou les chutes de neige à la montagne. Chacun fait comme il veut, du moment que l’on se repasse les plats à table jusqu’à plus soif. Ca vous coupe déjà l’appétit? Logique.
Si l’actu quotidienne et ses faits d’hiver ne vous inspire pas, il y a évidemment le sport comme refuge. Sujet intarissable dans un pays où vivent, dit-on, 68 millions de sélectionneurs. En fin d’année, on refait le match, les pronos. On revisite des mois de débats et, comme dans la plupart des show médiatiques quotidiens ou hebdomadaires et autres réseaux comiques, on est prêt à dire l’inverse de ce que l’on récitait la veille. Les paroles s’envolent, comme le ton.
Alors si vous vous préparez à subir les assauts d’une ou plusieurs soirées, voilà quelques sujets de réflexion à consommer sans modération. On jugera de vos capacités à se souvenir et parler de tout. Et puisque la vérité d’hier est démentie par la vérité du lendemain, tout cela vous entrainera jusqu’en fin de soirée. Et là pas de tir au but et pas de perdant. Voici quelques idées pour pimenter un menu sportif avec ce qu’il faut d’exagération et de mauvaise foi. Même si vous n’y connaissez rien – c’est bon signe – lancez-vous :
- Le Ballon d’or décerné à Ousmane Dembélé. Pour emballer le débat, supporter ou pas du Paris SG, interrogez les performances de celui que certains désignent « intermittent du spectacle », rapport au fait qu’il n’a brillé que quatre mois sur onze entre août 2024 et juillet 2025, la faute aux blessures, méformes et choix de l’entraîneur. Une fois que vous avez dit ça, laissez les pro et anti Dembélé débattre. Servir chaud.
- La domination de Tadej Pogacar dans le Tour de France. Les succès du frêle slovène nourrissent questions et soupçons. En égrenant son palmarès 2025, ajoutez que les exploits de Bernard Hinault, Laurent Fignon ou Jacques Anquetil qui faisaient encore mieux à leurs débuts n’ont jamais soulevé le débat. Aie, vous égratignez le patrimoine national. Eux gagnaient parce qu’ils étaient forts vous répondra-t-on. Pogacar? Il y a forcément d’autre explications, un soupçon de dopage, une pointe de triche technologique. Laissez bouillir et le peloton des arguments va s’épaissir. On refait le Tour…
- Le XV de France favori de la prochaine Coupe du monde. Le sujet n’est pas encore très sensible, convenons-en. Mais quelques mois sans Antoine Dupont, un succès au tournoi 2025 privé du magicien toulousain et les joutes verbales de Fabien Galthié, le sélectionneur qui ne reconnait jamais la défaite, le grand complot de l’arbitrage international anti-français voilà des beaux morceaux pour composer le plat de résistance. C’est parti pour bien vous caler.
Ajoutez à la liste la fragilité physique qui interroge le futur de Victor Wembanyama en NBA, le chantier branlant des Jeux d’hiver 2030, l’ennui éternel des tours sans fin des Grands Prix de Formule 1, le choix entre Sébastien Ogier et Sébastien Loeb pour désigner le meilleur pilote de rallye de l’histoire, etc. Vous ne devriez pas manquer de produits dans votre liste.
Et si, miracle, un de vos interlocuteurs avec qui vous aviez diné, il y a un an, vous rappelle que ce que vous affirmez maintenant c’est l’inverse de ce que vous défendiez mordicus au dernier réveillon, pas de soucis. Niez! Contre-attaquez! Au réveillon, il n’y a pas encore la VAR pour réentendre ce qui avait été dit. Et même avec la VAR, la vérité fait toujours débat. Tiens, la VAR c’est encore un bon sujet… A vous de parler. Bons réveillons!
📌 FAQ – Bilan sportif 2025
🏆 Pourquoi 2025 se prête-t-elle au débat sportif ?
Parce que l’année a concentré des performances marquantes, des polémiques récurrentes et des figures clivantes, idéales pour nourrir discussions et désaccords.
⚽ Pourquoi le Ballon d’Or d’Ousmane Dembélé divise-t-il ?
Sa saison 2024-2025 a été marquée par des périodes brillantes et d’autres plus discrètes, relançant le débat sur la régularité, l’impact collectif et la notion même de performance individuelle.
🚴 La domination de Tadej Pogacar en 2025 est-elle contestée ?
Oui, comme souvent dans le cyclisme, les performances exceptionnelles suscitent comparaisons historiques, interrogations et soupçons, même en l’absence d’éléments avérés.
🏉 Le XV de France est-il favori pour la prochaine Coupe du monde ?
Le débat existe, alimenté par les résultats récents, l’absence ponctuelle de cadres majeurs et les prises de position du staff, sans qu’un consensus ne s’impose.
🎄 Pourquoi le sport est-il un sujet central aux réveillons ?
Parce qu’il permet de parler de tout sans jamais tomber d’accord, mélangeant souvenirs, émotions, mauvaise foi et humour — un terrain idéal pour les discussions de fin d’année.
