Réactions après la défaite du XV de France
Raphaël Ibañez, manager général
À propos de son sentiment :
« Nous sommes très tristes ce soir. On a tout donné pour gagner. On savait que ça allait être un match serré et qu’il faudrait marquer à chaque occasion, mais malheureusement on n’a pas pu le faire.
« Nous avons eu des occasions, ils ont été pragmatiques et parfois nous essayons de faire de notre mieux avec le soutien des supporters français. C’est pourquoi nous sommes tristes ce soir, nous sommes tristes pour eux. On doit se relever, se tenir debout et aller au prochain combat. Nous avons d’autres matchs à venir, pas dans cette Coupe du monde, mais nous devons continuer à croire en l’équipe. »
À propos d’Antoine Dupont :
« Je pense qu’il a fait preuve de courage ces dernières semaines. Nous savions qu’il pouvait jouer à ce niveau et c’est un vrai leader, c’est donc prometteur. Ce soir, c’est très dur pour les supporters français et pour l’équipe, mais on reviendra. »
Matthieu Jalibert, demi d’ouverture
À propos de l’élimination :
« C’est compliqué de savoir quoi dire. Quand on voit le match, je pense qu’il y avait vraiment la place. C’était un beau match de rugby entre deux belles équipes qui se sont rendu coup pour coup. Il y a eu des moments où on aurait pu scorer en deuxième mi-temps et prendre le large. Il faut aussi féliciter l’Afrique du Sud qui a résisté à nos assauts et qui a marqué quand elle en a eu l’occasion. Aujourd’hui, il y a de la déception, de la frustration. Quand on voit l’ambiance qu’il y a aujourd’hui, le soutien de tous nos supporters on est déçus. »
Sur l’importance des supporteurs :
« Bien sûr. À chaque fois qu’on joue à la maison, on a un soutien incroyable à nos côtés. Ce qui nous rend encore plus triste, c’est qu’on n’a pas été capables de les rendre fiers, de leur faire plaisir et de les rendre heureux. Pour ce groupe, c’est beaucoup de déception. »
À propos de l’avenir et des perspectives :
« C’est difficile de dire ça aujourd’hui. On va essayer de trouver du positif en disant qu’on a pas mal de joueurs jeunes, une belle génération. La réalité, c’est qu’aujourd’hui on a échoué en quart de finale de notre Coupe du Monde. Ça va être dur à accepter. »
À propos de son état d’esprit après la défaite :
« C’est un état d’esprit de déception, de tristesse. On a échoué en quart de finale de notre Coupe du Monde et c’est beaucoup de peine. Il faut féliciter les Springboks qui ont résisté à nos assauts, dans un contexte pas facile. On a raté le coche sur certaines séquences où on aurait pu scorer, prendre le large. Ça fait partie du sport. Forcément qu’on est tristes par rapport à tout ce qu’on a construit, par rapport au public qui est venu nombreux.
« On était bien physiquement, on a réussi à mettre en place un jeu de mouvement, on a eu pas mal d’espaces mais on n’a pas su concrétiser, on a fait beaucoup de petites erreurs, de précipitation, sûrement à vouloir aller trop vite. Ils sont restés dans leurs plans, trois essais en contre-attaque en première mi-temps, beaucoup de jeu de pression et ils se sont nourris de nos erreurs, des coups de sifflet de l’arbitre pour pouvoir scorer au bon moment et avec réussite. »
François Cros, troisième ligne aile
À propos du match :
« On est tristes, avec ce résultat et ce scénario cruel. On est déçus, je n’ai pas les mots. C’est dommage pour nous, pour le groupe, pour le public qui nous suit. C’est très dur ce soir. »
Sur le fait de s’être battu jusqu’à la fin :
« On n’a rien lâché. On avait mis les ingrédients mais on a encaissé des points trop facilement. Sur la dernière action, on fait des efforts et on n’est pas récompensés. C’est cruel. »
Sur l’explication de la défaite :
« On peut trouver les explications que l’on veut, c’est terminé. L’aventure s’arrête là pour nous. C’est dommage pour ce groupe qui méritait d’aller plus loin. Une Coupe du Monde en France, on n’en vivra plus. C’est difficile de finir comme ça. »
Thomas Ramos, arrière
Sur ce qu’il a manqué ce soir :
« C’est dur de répondre à cette question. Être un peu plus précis quand on tenait le ballon. En première mi-temps, ils se nourrissent de nos erreurs. Un peu plus de réussite sur notre dernière action où on tient le ballon. S’il y a faute ou pas faute, ce n’est pas à moi de le commenter. C’est forcément cruel. On est déçus et abattus ce soir. C’est le sport. »
À propos de la deuxième mi-temps, s’il a senti que c’était compliqué de contrôler l’Afrique du Sud :
« Non. Il y a eu quelques faits de jeu qui leur ont permis de rester dans notre camp. C’est toujours embêtant de jouer dans son camp. Je crois qu’on a fait de bonnes choses sur ce match, mais ça n’a pas suffi. C’est une grosse équipe, on le savait. Dans tous les zones de rucks et toutes les zones de combat, ils ont été très présents. Ce soir, c’est dur. On a perdu contre plus fort que nous. »
Charles Ollivon, troisième ligne aile
Sur ce qui s’est dit dans le vestiaire :
« Fabien a pris la parole et après, le Président de la République. Pour remercier tout le monde de l’investissement. Le staff, les joueurs. C’est dur ce soir, mais on doit essayer de basculer sans trop ruminer. »
À propos de la frustration :
« C’est dur. On s’est beaucoup envoyés. À la mi-temps, on était bien. Au final, on perd d’un point. Il faudrait tout revoir. C’est difficile d’analyser maintenant. Ce n’est pas facile d’être précis. Ça fait mal pour les gens, plus que pour nous. Pour tout le soutien qu’on a eu. Ça fait mal au cœur. »
CONFÉRENCE DE PRESSE
Fabien Galthié, sélectionneur
Sur son ressenti après la défaite :
« Je pense d’abord aux supporters, à nos familles et ces gens qui croient en nous au quotidien, au staff, les joueurs… Ma première pensée est pour eux. Ce soir, le groupe France doit être courageux. »
A propos du tournant du match, selon lui :
« Il y a tellement de faits de jeu et de moments clés dans cette partie. Peut-être quand on mène 7-0 et qu’Eben Etzebeth coupe la trajectoire du ballon. On est sur un temps fort pour nous et on ne conclut pas. On doit prendre 12 ou 14 points d’avance et quelques minutes après, on est à 7-7.
« Il y a aussi notre avancée sous les poteaux en fin de match et que le ballon sort plus vite et qu’il est disponible, on finit l’action différemment. Quand Antoine n’arrive pas à transmettre un ballon précisément, aussi. Ces faits de jeu, quand ils s’accumulent, sont notoires. Mais c’est difficile de sortir un moment clé car il y a tellement eu de choses dans ce match. »
Sur l’arbitrage de Ben O’Keefe :
« Il n’est pas seul. Le TMO et les arbitres autour ont le temps de revoir les images comme nous et ont le droit de prendre part à l’arbitrage. Je leur demande d’être courageux à mes joueurs dans ces moments car je comprends leur frustration. Mais je me passe de commenter personnellement.
« Je n’irai pas sur ce terrain-là, je préfère les féliciter. On a beaucoup travaillé avec eux et on continuera à travailler avec eux. Je comprends la position des joueurs car il y a beaucoup d’émotions qui ne sont pas faciles à digérer. Mais surtout bravo à l’Afrique du Sud et à leur staff. Respect et fair-play, qu’ils continuent leur route le plus longtemps. »
Sur son analyse de la flèche du temps et la projection sur le futur :
« C’est difficile. La flèche du temps servait à travailler et grandir avec les joueurs selon une certaine méthodologie. On a super bien travaillé et fait quelque chose de grand ces quatre dernières années avec le staff et les joueurs et la fédération.
« Cette flèche du temps permettait d’avoir une vision très claire. Mais l’équipe de France va continuer à jouer, à avancer, à se développer. Seuls deux joueurs arrêtent : Uini Atonio et Romain Taofifenua. Pour le reste, ce que nous venons de vivre fait partie de l’écriture du livre de l’équipe de France. »
Sur ce qu’il s’est dit dans les vestiaires :
« Je n’ai pas voulu qu’on filme car certains moments doivent rester entre nous. J’ai félicité les joueurs et tous ceux qui ont œuvré pour le bien de l’équipe de France. Je leur ai demandé d’être courageux comme ils le sont depuis quatre ans. »
Si cette défaite marque la fin de son aventure avec la France :
« J’ai un contrat qui court jusqu’en juin 2028, donc non. »
Sur la gestion de l’intensité physique :
« À chaud, j’ai l’impression qu’on a fait jeu égal et qu’on a eu des temps forts, même si on n’a pas concrétisé. Parfois, ce sont les Sud-Africains qui ont pris les dessus. Je n’ai pas encore les stats et les données mais j’ai le sentiment que nous avons largement rivalisé avec eux, avec des temps forts et des temps faibles. »
S’il a des regrets sur la préparation et le tournoi :
« Aucun regret. On a le droit de perdre comme on a perdu aujourd’hui. On a tout mis en œuvre pour optimiser notre potentiel et on l’a fait. On a fait avec les événements qui nous ont accompagnés ces 15 semaines. »
Si la stratégie sud-africaine a payé au niveau des remplaçants :
« Ils ont surtout su reprendre le score à un moment clé et on aurait pu le faire jusqu’à la fin. Ce sont des matchs qui se jouent à un point. On a aussi eu des temps forts en deuxième mi-temps, on a eu de grandes avancées et des options favorables. Ils ont bien joué, ils ont joué juste, ils ont enrayé notre dynamique en ralentissant les rucks.
« On a bien vu qu’ils avaient beaucoup utilisé le jeu au pied haut, ce qui leur a permis de créer des temps forts. On a aussi été forts sur des choses qu’on avait préparées et ça s’est joué à un point. »
Antoine Dupont, capitaine
Sur ce qu’il a pensé de l’arbitrage notamment vis-à-vis du coup de coude dans son visage ou le déblayage de Pieter-Steph du Toit sur Jonathan Danty :
« Et vous, vous en avez pensé quoi avec votre regard extérieur ? Sur certaines actions… C’est dur de tenir ce discours-là car il y a beaucoup de déception et de frustration. Il nous tarde de revoir les images qui vont nous donner encore plus de déception et encore plus de frustration, mais je pense que certaines choses claires et évidentes à siffler ne l’ont pas été.
« Je ne sais pas si le match se perd à ce moment-là, mais dans les moments cruciaux, on aurait pu avoir une pénalité. Quand on a une avancée de 60 mètres et qu’on ralentit dans les rucks, c’est quand même assez facile à siffler. Encore une fois, je n’ai pas envie de faire l’aigri qui râle sur l’arbitrage parce qu’il a perdu le match, mais je ne suis pas certain que l’arbitrage a été à la hauteur de l’enjeu. »
« Cela n’élève rien au grand match des Sud- Africains qui nous ont dominés dans le combat. Ils ont fait un très grand match. »
S’ils ont payé le fait que c’était le premier match éliminatoire de cette équipe :
« Difficile à dire, oui c’était notre premier rendez-vous éliminatoire et on ne l’a pas validé, même si on ne passe pas à côté et qu’on fait un gros match dans l’intensité et le contenu. Cela va nous faire apprendre et gagner en expérience. Il y a beaucoup de frustration et de déception mais c’est clair qu’on va apprendre de ce genre de match. »
S’ils ont hésité à aller en touche quand ils prennent la dernière pénalité qui les ramène à un point :
« Oui, la question s’est posée et on savait qu’on avait la possibilité d’aller chez eux et marquer. On a choisi la pénalité. C’est clair que quand ça ne paie pas on peut en rediscuter, mais c’était la bonne option sur le moment pour nous. »