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Ski alpin : la sécurité à l’entraînement, l’angle mort qui coûte trop cher

Dans les grandes compétitions de ski alpin, la sécurité est une évidence. Sur les Coupes du monde et les championnats, rien n’est laissé au hasard : filets installés à chaque virage, équipes médicales prêtes à intervenir, règles strictes. Tout est calibré pour protéger les athlètes dans des conditions extrêmes.

Mais dès qu’on sort du cadre officiel, le décor change radicalement. Les entraînements se déroulent souvent sur des glaciers ou des pistes mises à disposition par les stations, loin des standards de sécurité observés en compétition. Et c’est là que la question devient brûlante : pourquoi des skieurs, qui s’élancent à la même vitesse et prennent les mêmes risques, doivent-ils s’entraîner dans des conditions aussi fragiles ?


Des accidents trop fréquents

Les drames sont connus. En dix ans, plusieurs athlètes de haut niveau ont perdu la vie à l’entraînement. Le dernier en date, en 2025, est celui de Matteo Franzoso (Italie), victime à l’entraînement à l’entraînement à La Parva (Chili) juste quelques jours apr!s celui de Margot Simond (France), victime également d’un accident lors d’une session à Val d’Isère. Quelques mois plus tôt, c’était l’Italienne Matilde Lorenzi qui disparaissait à Val Senales. On se souvient aussi de David Poisson(France), décédé en 2017 à Nakiska (Canada), ou de Régine Cavagnoud (France), championne du monde de super-G, emportée en 2001 à Pitztal (Autriche) lors d’un choc à l’entraînement.

La liste est longue et douloureuse. Et si l’on ajoute les blessures graves – ruptures de ligaments, fractures, traumatismes crâniens – chaque intersaison apporte son lot de drames. Ce n’est pas marginal, ce n’est pas rare : c’est une réalité du ski de haut niveau.


Une responsabilité partagée ?

Alors, à qui la faute ? Aux entraîneurs, qui acceptent ces conditions ? Aux fédérations nationales, qui ferment les yeux ? À la Fédération Internationale de Ski (FIS), qui réglemente les courses mais reste muette sur les entraînements ?

Ou bien est-ce une question de moyens ? Car sécuriser une piste coûte très cher : main-d’œuvre pour installer les filets, équipements, présence d’équipes médicales… la facture peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros par semaine.

Et pourtant, une étape de Coupe du monde génère des millions d’euros de retombées économiques. Les sponsors investissent des budgets colossaux. Alors la question se pose : l’argent est-il utilisé au bon endroit ?


Quelles solutions pour protéger les athlètes ?

  • Mutualiser les ressources entre équipes pour réduire les coûts.
  • Exiger des stations qui accueillent les athlètes des garanties minimales de sécurité.
  • Créer un fonds international, alimenté par la FIS, les sponsors et les fédérations, spécifiquement dédié à la sécurité des entraînements.

Pour Yohann Taberlet, auteur de cette tribune et ancien athlète de ski alpin aujourd’hui délégué technique à la Fédération Internationale de Ski, la réponse est claire :

« La sécurité d’un athlète n’a pas de prix. Les séances d’entraînement doivent être encadrées comme de vraies compétitions : filets, secours, organisation structurée. »

Il propose même l’idée de sites mutualisés, avec des créneaux partagés entre équipes, afin de concentrer les moyens au lieu de les disperser.


FAQ : accidents et sécurité en ski alpin

Combien d’accidents mortels surviennent chaque année en ski alpin ?

  • En Suisse, le taux est d’environ 0,7 décès par 1 million de journées-skieurs sur pistes marquées (2008-2012).
  • Au niveau mondial, le ski alpin reste l’un des sports de montagne les plus sûrs par rapport au nombre de pratiquants, mais la vitesse élevée en fait une discipline à risque.

Quelle est la fréquence des blessures ?

  • Entre 2008 et 2010 en Suisse, environ 2,8 blessures pour 1 000 journées-skieurs ont été recensées.
  • Pour les athlètes de haut niveau, ces chiffres sont bien supérieurs, car la vitesse et les conditions augmentent considérablement le risque.

Quels accidents célèbres ont marqué l’histoire du ski alpin à l’entraînement ?

  • 2001 : Régine Cavagnoud (France), collision mortelle à l’entraînement en Autriche.
  • 2017 : David Poisson (France), chute fatale à Nakiska (Canada).
  • 2024 : Matilde Lorenzi (Italie), accident mortel à Val Senales.
  • 2025 : Margot Simond (France), victime à l’entraînement à Val d’Isère.
  • 2025 : Matteo Franzoso (Italie), victime à l’entraînement à l’entraînement à La Parva (Chili)

Est-ce que la sécurité a évolué dans le temps ?
Oui, sur les compétitions officielles : les filets, zones de dégagement et équipes médicales ont fait chuter les taux d’accidents graves. En revanche, les entraînements restent le maillon faible, faute de normes communes et de moyens financiers dédiés.


Et maintenant ?

Le débat reste entier, mais une certitude s’impose : si le ski alpin veut continuer à offrir le spectacle incroyable de ses champions et championnes, il faudra accepter que la sécurité ne s’arrête pas au départ d’une course. Elle doit commencer bien avant, dès l’entraînement.