TDF2024 étape 8 : Le diagnostic de M. Route du Tour
Le Tour aime les terroirs. Il met à l’honneur à chaque occasion qui se présente les richesses des régions traversées. Il reste l’un des meilleurs promoteurs de son terrain de jeu. Il aime aussi les légendes, celles qui ont fait du Tour un monument, ses héros, ses vainqueurs avec panache et ses forçats de la route. Il aime enfin l’histoire, la petite et ses anecdotes mais surtout la grande, celle qui s’écrit en lettres capitales, des plages du Débarquement à l’ossuaire de Douaumont, de la Voie Sacrée au plateau des Glières. Alors, quand il fait escale en Champagne, du côté de la Haute-Marne, il ne manque à aucun prix l’occasion de frôler la Croix de Lorraine, à Colombey-les-Deux-Eglises. Cette année, il y fera même escale pour la première fois. La course passée, ce sera l’occasion pour le suiveur curieux de se replonger dans notre histoire contemporaine, de la Boisserie, où planent l’esprit du Général et la bienveillance discrète de « Tante Yvonne », jusqu’au mémorial et la Croix de Lorraine tous proches. A la mort de Charles De Gaulle, Georges Pompidou décide d’ériger un monument symbole de la France libre. Ce sera une Croix de Lorraine en béton de 44 mètres de haut pesant 950 Côte d’or (21) – Haute-Marne (52) tonnes, revêtue d’un parement de granit rose de Perros-Guirec et de plaques de bronze.
Elle sera le point de mire de l’étape, qui, depuis Semur-en-Auxois proposera un tracé casse-pattes à souhait, enchaînant 5 côtes, certes modestes, mais s’inscrivant dans un parcours alternant courtes montées et faibles descentes. Première bosse au km 24, la côte de Vitteaux (3ème cat., 2 km à 7,3 %), suivie rapidement de celle de Villy-en- Auxois, au km 32 (4ème cat., 2,4 km à 5,5 %) et de celle de Verrey-sous-Salmaise, au km 39 (4ème cat., 2,9 km à 6 %). Après cette première salve, il sera temps de rejoindre le sprint de Lamargelle (km 59), de s’orienter vers le Nord et de quitter bientôt la Côte d’Or pour la Haute-Marne. Resteront encore les deux dernières côtelettes à escalader, courtes mais raides, pour récupérer quelques points au classement de la montagne : au km 97, la côte de Santenoge (4ème cat., 1,1 km à 8,1 %) et au km 122, celle de Gley-sur-Aujon (4ème cat., 1,2 km à 8,4 %)
Les cinquante derniers kilomètres seront plus fluides, propices au retour des rouleurs.
Avec une arrivée presque rectiligne sur des kilomètres, dont quasiment deux à vue, les échappés auront beau faire de la résistance, leur inexorable absorption par le peloton sera rapidement scellée.
Avec à peine 70 points durs à traiter et des routes larges et roulantes, les équipes de DF ménageront leurs efforts, avant la poussière des chemins blancs autour de Troyes.