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Franz Beckenbauer : Le Kaiser s’en est allé.

Cruyff, Maradona, Charlton, Müller, Fontaine et maintenant Franz Beckenbauer : on ne va pas se mentir, le Onze Céleste commence à avoir très fière allure.
Facétie du destin sportif : le Kaiser a passé l’arme à gauche quelques jours à peine après Mario Zagallo. Le point commun entre le Bavarois et le Brésilien ? L’un et l’autre ont gagné la Coupe du Monde en tant que joueur ET en tant que sélectionneur, un exploit seulement réédité depuis par un certain Didier Deschamps.

Mais commençons par le début. Septembre 1945. L’Allemagne est un pays ravagé, le grand vaincu de la Deuxième Guerre Mondiale. C’est dans ce contexte pour le moins particulier que naît Franz Beckenbauer, au milieu des ruines ou presque. A 9 ans, il s’émerveille devant les exploits de son compatriote Fritz Walter. La RFA est championne du monde, l’Allemagne recouvre sa fierté, sa confiance en elle et brise le rêve de la merveilleuse équipe de Hongrie, celle de Kocsis et Puskas, invaincue depuis 31 matchs et ultra-favorite de cette finale qui lui tendait les bras.

C’est le déclic pour Franz Beckenbauer : à son tour, il deviendra footballeur, ou plutôt fussballer, n’en déplaise à Alfonz, prototype du Germain strict et sans fantaisie, footballeur au Bayern dans les années 1930, mais qui n’a pas vraiment envie que son fils tape le cuir. Alors Franz, adolescent gentiment rebelle et déjà plutôt doué, défiera l’autorité paternelle à la sortie de l’école.

Il fait ses gammes au SC 1906 Munich et la logique sportive voudrait qu’il rejoigne le Munich 1860, qui est alors LE club de référence en Bavière. Sauf qu’à 13 ans, lors d’un tournoi de jeunes, un dénommé Gerhard König, défenseur du Munich 1860, lui colle une gifle à l’abri du regard de l’arbitre. Il suffit parfois de pas grand-chose, d’un incident somme toute anodin, qui modifie la trajectoire d’une carrière et, par extension, celle d’une vie…

Un peu comme lorsque, une dizaine d’années plus tard, Platini s’évanouira lors d’un test physique organisé par le FC Metz, qui lui fermera la porte au nez. Nancy récupèrera la mise et on connaît la suite…

Bref, après cet épisode, Beckenbauer est ferme et définitif : il ne jouera JAMAIS pour un club dont les joueurs se comportent de cette façon. La dimension chevaleresque du personnage commence déjà à poindre.

Sous les couleurs du Bayern, il gravit les échelons et arrive sur le toit de l’Allemagne, puis sur le toit de l’Europe. Aux côtés du Gerd Müller déjà cité, d’Uli Hoeness, de Sepp Maier, il forme une bande de joueurs locaux qui se connaissent par cœur et échafaude une mécanique d’une redoutable efficacité. En 1974, c’est la consécration : première Coupe d’Europe des Clubs Champions. Deux autres suivront, la dernière en 1976, face à Saint-Etienne à Glasgow, au terme d’une sombre histoire de poteaux carrés.

Dix ans plus tôt, avec la Mannschaft, celui qu’on ne surnommait pas encore Kaiser Franz avait atteint une première finale de Coupe du Monde, perdue en prolongations à Wembley contre l’Angleterre. Lors du Mondial suivant, au Mexique, la RFA chute en demi-finale, battue 4-3 – en prolongations là aussi – par l’Italie dans ce qui demeure l’un des voire LE plus grand match de la compétition. Une rencontre titanesque que Beckenbauer a disputée jusqu’à la fin, le bras en écharpe, en faisant montre d’une bravoure passée à la postérité. Puis arrive la consécration, en 1974 : la RFA remporte SA Coupe du Monde.

Après un premier tour franchement poussif, Franz remet de l’ordre dans la maison, dit quoi faire au sélectionneur et botte les fesses de ses coéquipiers. Avec orgueil et réussite, la Mannschaft se hisse en finale.

Il y a du très lourd en face, les Pays-Bas à la sauce Ajax, avec Johan Neeskens, Johnny Rep et surtout Johan Cruyff, le Mozart du foot. Un Mozart éblouissant mais aussi un peu arrogant, qui provoque un penalty dès la 1ère minute, avant que l’arrière-garde teutonne, avec Berti Vogts en chef de file, ne le musèle.

Le Hollandais n’est plus volant, la RFA a relevé le défi et Franz Beckenbauer confirme ce que toute la planète foot savait déjà : il est le meilleur défenseur du monde, et de loin. Deux fois Ballon d’Or, en 1972 et en 1976, ce libero hors du commun, premier joueur à faire des passes de 40 mètres, dixit Platoche himself, ne sait pas baisser la tête.

Il a l’ascendant psychologique sur tous ses adversaires, il est littéralement infranchissable. Il a bousculé les codes et il a révolutionné son poste. Rien de moins.

Gavé de titres, il tente l’aventure américaine en 1977 et s’exile au Cosmos de New York pendant 3 ans, où il côtoie notamment Pelé. Une nouvelle vie plus reposante, une forme de semi-retraite dorée pour celui qui, à 32 ans, n’a plus rien à prouver à quiconque. Mais il était écrit qu’il en avait encore sous la semelle : au tournant des années 1980, il revient au pays, direction Hambourg, où 2 ans plus tard il remporte une cinquième Bundesliga.

Voilà pour la carrière du joueur Beckenbauer. En tant que sélectionneur, il prend les rênes de la Mannschaft en 1984. Deux ans après, Matthaüs, Rummenigge, Allofs, Völler et compagnie sont en finale du Mondial, mais Maradona est trop fort. La RFA prend sa revanche en 1990, en Italie. Sous la houlette d’un leader dans l’âme, sans génie, mais à l’allemande, avec beaucoup, beaucoup de rigueur et de discipline.

L’OM frappe ensuite un énorme coup en le recrutant. Beckenbauer sur la Canebière, Tapie aux commandes, Papin à la pointe de l’attaque : le projet marseillais a de la gueule, mais « Nanard » s’immisce trop dans les affaires d’un Franz qui, vu ses états de service, n’apprécie pas vraiment cette façon de faire. L’expérience tourne court, mais elle laissera tout de même un souvenir admiratif à Eric Di Meco. Beaucoup plus tard, le rugueux défenseur avignonnais soulignera l’extrême politesse de l’Allemand, qui saluait chacun, la lingère, le magasinier, les kinés, les dirigeants avec la même déférence. La preuve que le pouvoir, les honneurs et la gloire ne font pas tourner toutes les têtes.

Malgré une Bundesliga et une Coupe de l’UEFA avec le Bayern, et l’organisation du Mondial 2006 remportée sur son nom, la fin de l’histoire sera moins glorieuse, sur fond d’accusations de corruption. Surtout, en 2015, il perd l’un de ses fils, Stephan, emporté par une tumeur au cerveau à l’âge de 46 ans. Sa propre santé décline à compter de 2016. En proie à de graves problèmes cardiaques, il devient aveugle de l’œil droit et s’est éteint à petit feu, en Autriche. Dans une discrétion qui tranche avec une existence quasi-entière sous les feux des projecteurs.

Une fin un peu triste, et pour beaucoup d’Allemands le même sentiment que les Néerlandais quand Cruyff est parti, que les Argentins lorsque Maradona l’a rejoint, que les Brésiliens quand Pelé a rendu son dernier souffle.

C’est une partie du patrimoine allemand qui s’en est allée, mais vu l’empreinte laissée, l’aura du personnage, ce n’est qu’un auf wiedersehen.

@Guillaume Duhamel . Janvier 2024

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