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Open d’Australie 2024

Jannik Sinner, de la promesse à la consécration

Presque 48 ans, et la victoire homérique d’Adriano Panatta à Roland-Garros, que le tennis masculin italien attendait un sacre en Grand Chelem. Dans l’intervalle, en 2021, Matteo Berrettini avait certes atteint la finale de Wimbledon, mais s’était cassé les dents sur Novak Djokovic. Bourreau des Russes, Jannik Sinner a mis un terme hier à près d’un demi-siècle de vaches maigres, devenant aussi le premier Transalpin à triompher à Melbourne. Un sacre qui ne souffre aucune contestation, tant il a joué l’acier (presque) tout au long de la quinzaine.

Sans doute crispé par l’enjeu, le finaliste du Masters, 4ᵉ joueur mondial, s’est retrouvé mené deux manches à rien par Daniil Medvedev. Au mental et au physique, face à un Russe émoussé, il a cliniquement remonté son retard pour finalement l’emporter 3/6, 3/6, 6/4, 6/4, 6/3. Le dénouement somme toute logique d’un tournoi rondement mené, à l’exception de ce retard à l’allumage, au surlendemain d’une prestation XXL face à Novak Djokovic, invaincu à Melbourne depuis 2018, mais constamment dépassé par la puissance du natif de San Candido. Comme Kharen Khachanov et Andrey Rublev avant lui, le numéro un mondial n’a en effet pas touché terre pendant presque trois sets, enlevant miraculeusement le tie-break de la troisième manche. D’autres ne s’en seraient pas remis. Fuoriclasse, Jannik Sinner, lui, a repris sa marche en avant comme un automate, distribuant les parpaings et s’offrant même, excusez du peu, le luxe de ne pas concéder la moindre balle de break de la rencontre contre le meilleur relanceur de tous les temps.

A-t-on assisté à un passage de témoin ? S’il est prématuré de répondre à cette question, une chose au moins paraît sûre : l’Italien, qui n’avait jusqu’ici jamais fait mieux en majeur qu’une demi-finale, l’an passé à Wimbledon (perdue contre… Djokovic),est de la trempe des très grands. Avec Carlos Alcaraz, qui a cependant du mal à confirmer depuis son sacre à Londres l’été dernier, il a toutes les armes, tennistiques, physiques et mentales, pour jouer les premiers rôles ces prochaines années.

 Son compteur à présent débloqué, ses derniers complexes rangés aux vestiaires, Jannik Sinner, aussi talentueux que polyvalent, sait qu’il peut faire mal sur toutes les surfaces, terre battue incluse, lui qui a notamment remporté le tournoi d’Umag en 2022 aux dépens du susnommé Carlos Alcaraz et atteint les quarts de finale pour sa première participation Porte d’Auteuil en 2020. Vainqueur de 4 tournois l’an passé, dont le Masters 1000 de Toronto, 3 autres fois finaliste, dont à Miami et aux Masters de Turin, il débute en tout cas le millésime 2024 de la meilleure des manières et au vu de la montagne de points que ses 3 devanciers au classement ATP devront défendre d’ici l’été, peut légitimement commencer à lorgner le trône mondial.

Medvedev, Djokovic : des doutes dans les esprits ?


Daniil Medvedev, lui, s’est montré satisfait de son tournoi et avait de bonnes raisons de l’être. Il était en effet passé tout proche de la sortie face à Emil Ruusuvori au deuxième tour et Alexander Zverev en demi-finales, surmontant à chaque fois la perte des deux premiers actes. En quart de finale, le Polonais Hubert Hurkacz l’avait lui aussi poussé dans ses derniers retranchements, ne s’inclinant que 7/5 dans le cinquième opus. Un parcours pour le moins chaotique donc pour le numéro un russe, et à l’arrivée une débauche d’énergie trop importante pour s’offrir un deuxième tournoi du Grand Chelem après l’édition 2021 de l’US Open. Par-delà les sourires lors de la remise des prix, cette défaite pourrait cependant laisser des traces dans la tête du Moscovite, qui se serait bien passé de devenir le premier homme à perdre deux finales à Melbourne en ayant deux manches d’avance dans la besace et comptabilise désormais cinq défaites sur la dernière marche. 

Quant à Novak Djokovic, il n’avait donc plus perdu dans son tournoi fétiche depuis un huitième de finale de 2018. Plus friable et inconstant qu’à l’accoutumée, moins tranchant et moins inspiré, il a donné l’image d’un champion fatigué, au terme d’une saison 2023 exceptionnelle, mais harassante et qui a sans doute laissé des traces dans son organisme. Par définition, le GOAT n’a plus rien à prouver à quiconque et l’écrasante majorité de ses records ne devrait pas être battus de sitôt. Reste désormais à savoir s’il a encore suffisamment d’appétit et si, à bientôt 37 printemps, la condition physique suivra pour rester aux commandes du tennis mondial.

L’impression générale laissée en Australie a fait émerger de sérieux doutes sur ces deux points…

Guillaume Duhamel