Résumé 2ème étape du TDF 2024 : Kévin Vauquelin, première victoire sur un Grand Tour taille patron !
Après avoir connu une mauvaise journée hier, et avoir terminé à près de 29 minutes de Romain BARDET, Kévin VAUQUELIN (23 ans), a levé les bras pour la première fois de sa jeune carrière au niveau World Tour. Surtout, il vient offrir à son équipe, Arkéa-B&B Hôtels, la première victoire sur un Grand Tour, qu’elle attendait depuis près de 10 ans. Qui plus est sur un Tour de France. Il fallait remonter à 1961 pour voir deux vainqueurs français différents aux deux premières étapes d’un Tour de France.
Qu’il est beau, qu’il est magnifique ce premier week-end du Tour de France 2024 pour les Français ! Le sol italien les réussit clairement, comme en témoigne le premier sacre de Julian Alaphilippe à Imola en 2020, mais surtout les trois victoires d’étapes françaises sur le Giro 2024 en mai dernier (Benjamin Thomas à Lucca, Aurélien Paret-Peintre sur les pentes de Bocca della Selva, et Julian Alaphilippe à Fano lors de l’étape des murs) ! « Tu sais depuis combien de temps on n’a pas vu ça ? » disait Christian PRUDHOMME à un Vauquelin encore hilare après l’arrivée. Depuis 1961 ! « C’est l’année de naissance de mon père ! » s’est esclaffé le protégé d’Emmanuel HUBERT, PDG de l’équipe depuis de nombreuses années. « À l’époque, les deux vainqueurs français s’appelaient André Darrigade et Jacques Anquetil ! Depuis 1961, ce n’était pas arrivé Kévin ! » Une éternité. Alors, oui, on pourrait mentionner les deux victoires de Charly GROSSKOST lors des deux premières étapes du Tour 1968, mais deux vainqueurs différents sur deux étapes… C’était trop intense pour ne pas rappeler la grandeur du passé de l’Histoire de la Grande Boucle.
Le film de l’étape
Comme la veille, une bataille pour la prise d’échappée a fait rage, mais pas autant à quoi on aurait pu s’attendre, au vu notamment du début d’étape, puisque les 70 premiers kilomètres présentaient un terrain tout plat, favorable donc à une bagarre entre ceux qui souhaitaient prendre la poudre d’escampette. C’est au bout de « seulement » huit kilomètres que 11 coureurs se sont retrouvés en tête, et ont formé l’échappée du jour : Jonas ABRAHAMSEN (Uno-X Mobility), porteur du maillot à pois, Jordan JEGAT (TotalEnergies), Axel Laurance (Alpecin-Deceuninck), Neilson OLIVEIRA (Movistar), Cristian RODRIGUEZ et Kévin VAUQUELIN (Arkéa-B&B Hôtels), Quentin PACHER (Groupama-FDJ), Harold TEJADA (Astana Qazaqstan), Mike TEUNISSEN (Intermarché-Wanty), Hugo HOULE (Israël-Premier Tech) et Bram WELTEN (Dsm-firmenich PostNL). Le peloton a ensuite laissé filer, puisqu’aucune des équipes de favoris n’a voulu prendre la responsabilité de la chasse derrière l’échappée. L’écart est donc très rapidement monté, jusqu’à atteindre près de 9’, alors que le peloton était contrôlé par les coéquipiers du maillot jaune de la DSM. S’il a ensuite réduit, sous l’impulsion notamment des UAE Team Emirates, personne n’a pris le relais de l’équipe émirati, et l’écart avec l’échappée à de nouveau augmenté à près de 9’ à environ 70 kilomètres de l’arrivée. Devant, ils n’étaient plus que 10 en tête, puisque Bram WELTEN s’était relevé dès les premières pentes de la journée, mais les coureurs dans l’échappée se sont bien relayés, afin de se permettre de se jouer la victoire. Grâce notamment à un gros travail de son coéquipier Cristian RODRIGUEZ devant, Kévin VAUQUELIN a suivi les accélérations dans le premier passage de la montée de San Luca.
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Et juste avant du deuxième passage, il s’est glissé dans un groupe avec OLIVEIRA et ABRAHAMSEN, et le trio a pris le large sur le reste de l’échappée. Kévin VAUQUELIN a ensuite pris ses responsabilités dès le début de la deuxième montée de San Luca, pour ne plus jamais être revu par les autres coureurs de l’échappée. Un signe de résilience pour lui, qui avait pris 29’ dans les dents la veille, et n’était pas dans son assiette hier soir. Il a su rebondir, notamment après avoir échoué à trois petites secondes de Bruno ARMIRAIL sur les Championnats de France de contre-la-montre. À 23 ans, il vient signer le plus beau succès de sa jeune carrière, en espérant que cela débloque chez lui un plafond mental pour l’avenir. Du côté des favoris, si personne n’a attaqué lors de la première montée, au deuxième passage, Tadej POGACAR a allumé la première mèche, suivi directement et seulement par Jonas VINGEGAARD. Derrière, Remco EVENEPOEL et Richard CARAPAZ ont réussi à rejoindre le duo à quelques centaines de mètres de l’arrivée, tandis que Primoz ROGLIC et les autres perdaient 21 secondes d’avance, et parmi ceux-là, Romain BARDET perdait son maillot jaune, comme un peu attendu.
Les favoris se sont expliqués : Vingegaard répond à Pogacar, Evenepoel et Carapaz présents, Roglic perd déjà du terrain
On l’attendait hier, mais la première bagarre entre les favoris a bien eu lieu hier dans les pentes de San Luca. C’est lors du deuxième passage que Tadej POGACAR a mis sa première banderille de ce Tour de France. Il n’y avait déjà plus grand monde dans le groupe des favoris, puisque des cassures avaient fait reculer le vaillant maillot jaune BARDET, mais surtout Primoz ROGLIC, pour lequel le maillot de sa nouvelle équipe ne lui donne pour l’instant pas des ailes. Seuls Remco EVENEPOEL et Richard CARAPAZ étaient encore là avec les deux monstres, et leurs coéquipiers JORGENSON et Adam YATES. POGACAR a donc testé pour la première fois un VINGEGAARD qui semble bien en forme, pour le moment. Si les deux ont ensuite été rejoints par EVENEPOEL et CARAPAZ, après un gros travail du Belge dans la descente, il n’en reste pas moins que POGACAR s’empare donc du maillot jaune, alors le quatuor est dans le même temps, au plus grand regret du Slovène.
TDF2024 : ÉTAPE 2 – Cesenatico > Bologne, 199.2 kms
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