Tour de France Femmes : Christian Prudhomme — « Il ne faut pas aller plus vite que la musique »
Avant le départ de la 5e étape du Tour de France Femmes avec Zwift, Christian Prudhomme a été interrogé sur la solidité de l’épreuve. Pour le patron de la Grande Boucle masculine, pas question de se précipiter sur l’augmentation du nombre d’étapes chez les femmes.
Voyez-vous une homogénéisation des performances entre les équipes sur ce Tour de France Femmes ?
Il y a trois ans, lors de la première édition, on avait un peloton complètement hétérogène. Nous avions sélectionné plus d’équipes parce que nous voulions que chacun et chacune puisse avoir sa chance. Lors de la deuxième étape, il y avait tellement d’écarts entre les premières et les dernières que les autorités voulaient rouvrir la route. On ne veut plus revoir cela, car le niveau est de plus en plus homogène. Outre les plus grandes championnes, il y a désormais une base de plus en plus solide.

Une équipe française comme la FDJ-Suez est une très belle vitrine…
Nous avons des championnes internationales et françaises. Une championne olympique récente (Pauline Ferrand-Prévot), brillante à Cadoudal, ce juge de paix de la première étape… et toute la France qui aime le vélo s’en souvient, pas seulement les passionnés.
Comment expliquez-vous ces nombreuses chutes depuis le départ du Tour de France Femmes ?
Les progrès du matériel sont très impressionnants, et ce sont les mêmes sur les vélos des femmes que sur ceux des hommes… donc mêmes causes, mêmes effets. Cela ne plaît jamais à personne de voir des jeunes femmes ou des jeunes hommes se faire mal, c’est une évidence.
Que manque-t-il au Tour de France Femmes pour augmenter son nombre d’étapes ?
Il ne faut pas aller plus vite que la musique. Ce qui est capital, c’est que l’épreuve soit pérenne. Il y a eu un Tour de France Femmes en 1954, il y en a eu un dans les années 80. C’était ce qu’il y a de plus beau dans le sport, et pourtant l’épreuve a dû s’arrêter parce qu’elle perdait de l’argent. On avance à petits pas, comme un montagnard. Le Tour de France Femmes représente aujourd’hui 80 % des retombées mondiales du cyclisme féminin. Il faut le densifier, le fortifier.
Marius Poignonec