Tour de France Femmes
De Rotterdam à l’Alpe d’Huez, une troisième édition déjà dans l’histoire.
Une victoire finale jouée à coups de secondes, la première victoire d’une coureuse française…
Nous étions présents sur l’intégralité d’une course historique, avec Marius Poignonec.
Après un premier succès sur la Grande Boucle l’an passé, Demi Vollering revenait plus favorite que jamais au départ de Rotterdam. Tout avait bien commencé lors de la troisième étape où la Batave a écrasé le contre-la-montre, avant de manquer une seconde victoire d’étape pour quelques millimètres à Liège.
Mais le véritable tournant de ce Tour se produit en Moselle. Alors que Vollering tombait dans le final de la 5ᵉ étape, seule une de ses coéquipières s’arrêtait pour lui venir en aide, tandis que les autres prétextaient avoir une panne de radio pour jouer leur carte personnelle. Une aide qui aurait eu son importance, puisque Vollering fut battue par l’éternelle seconde enfin victorieuse : Katarzyna Niewiadoma, après un final de course excitant sur les pentes de l’Alpe d’Huez. Une petite heure après les podiums protocolaires, Vollering se montrait émue en conférence de presse, jusqu’à en pleurer, tandis que Niewiadoma prouvait que sa victoire était une question de placement et de technique, n’ayant en aucun cas été volée.
Et comment dresser le bilan de ce Tour de France Femmes sans évoquer l’exploit de Cédrine Kerbaol ? La Bretonne au caractère bien trempé était partie seule dans le final de la 6e étape pour offrir à la France un premier bouquet sur le Tour de France Femmes avec Zwift. Suivie par sa famille tout au long de l’épreuve, Kerbaol a finalement terminé 6ᵉ du classement général, une place au-delà de ses attentes, qui contraste avec la contre-performance de Juliette Labous (9ᵉ). Évita Muzic a quant à elle assuré l’essentiel en se glissant au pied du podium final.
Ce Tour Femmes restera aussi dans l’histoire grâce à la rafraîchissante Puck Pieterse. La spécialiste de cyclocross disputait sa première course par étape. Au-delà de sa victoire d’étape et de sa résistance chaque jour pour rester placée au général, elle fut, grâce à son sourire et sa jeunesse, une ambassadrice parfaite pour le cyclisme féminin.
Engagée sur le Tour avec l’aide d’un système de points UCI à leur avantage, l’équipe Ouzbek qui porte le nom de la capitale : Tachkent, s’est retrouvée en invité surprise sur la Grande Boucle féminine. Dans cette formation, seule une coureuse est allée au bout de la boucle : Yanina Kuskova. À seulement 22 ans, l’athlète s’est placé dans le Top 50 du général final. Si elle est prête à quitter son pays pour venir en Europe, certaines formations devraient l’accueillir à bras ouverts.
L’engouement grandissant pour l’épreuve dirigée par Marion Rousse devrait encore s’accentuer en 2025 avec le retour de la « reine du VTT », la championne Olympique, Pauline Ferrand-Prévot, qui a annoncé vouloir revenir sur la route pour gagner le Tour de France Femmes.
Photos et reportage : Marius Poignonec