JOUR DE RUGBY
La météo avait annoncé un dernier jour de canicule ce dimanche quand le programme de la Coupe du monde bouclait son premier week-end. Après les barbecues, les pizzas ou la salade de tomates de la mi-journée, la France du rugby s’est divisée en deux camps. Le premier a convoqué ceux qui auront consommé Japon-Chili (13 heures à Toulouse) à l’heure de l’apéro et des brochettes puis dégusteront Afrique du Sud-Ecosse (17h45 à Marseille) et Pays de Galles-Fidji (21 heures à Bordeaux) en finissant les restes du barbecue. Le second, un peu plus loin de la table dominicale apris la route des stades. Pas les arènes mondiales entourées de grilles mais les stades locaux où quelques milliers de joueurs, ce dimanche après-midi, n’ont pas moins sué que les Irlandais et les Roumains à Bordeaux samedi en plein soleil.
Comme une évidence, pendant que le rugby mondial court, le rugby amateur enchaîne. Pas de trêve, ou si peu. Si le top 14 fait une halte, la Pro D2 et la Nationale poursuivent les efforts sur le pré. Et, en dessous, on pousse partout.
Un coup d’œil sur les calendriers des Comités régionaux dit toute une passion. Et on a retrouvé ce dimanche dans ou derrière une mêlée, sur le banc de touche ou assis derrière la main courante et, c’est préférable, à l’ombre dans la petite tribune, les passionnés qui n’ont pas perdu grand chose du menu des matches du Mondial depuis vendredi et se consacrent à leur passion le dimanche.
Samedi après-midi à Bordeaux, en se rendant au stade MatMut Atlantique, au ralenti dans un tram bondé, il y avait quelques supporters français tassés dans la rame emplie de fans irlandais. Lucas, 25 ans, qui avait déjà mis 25 minutes depuis le départ de Bègles, patientait. Avec ses potes autour de lui, ceux qui l’attendaient à l’arrivée et les billets dans la poche du bermuda.
«J’ai vu le match contre les Blacks hier à la télé, on a bien fêté ça». A 15 heures, c’est la sueur qui coule, pas la bière. «Je n’ai pas de place pour voir la France mais on a acheté des billets ici. C’est l’ambiance. C’est quand même la Coupe du monde. Ils sont sympas les Irlandais…» Et ce dimanche, le jeune éducateur et deux de ses potes, devaient à leur tour mettre le maillot et retrouver la pelouse du terrain de la banlieue bordelaise. Bosselée, râpée mais un peu verte.
«On aurait aimé faire un match contre des Irlandais, y a pas mal de jeunes mais ils ne sont pas venus avec leurs affaires», rigole Lucas. Alors sa saison démarre doucement, comme les entraînements où on se rend par à coup…
En 2007, Lucas n’était même pas à l’école de rugby de son club quand la Coupe du monde était passée par la France. «C’est vraiment la fête», dit-il. «En fait, il y a des bars avec télé partout. On ne regardera pas tout mais ça va le faire». Il a rendez-vous jeudi pour France-Uruguay qui se joue tout là-haut à Lille. «Vous venez nous voir jouer demain? (dimanche). Ca passe pas à la télé mais on aura de la bière». Son copain rappelle qu’il voudrait voir Afrique du Sud-Ecosse en fin d’après-midi… Choix cornélien. Ils sont des milliers de joueurs dans ce cas aujourd’hui.
Acteur ou téléspectateur?
Peu importe. C’est jour de rugby en France et c’est l’essentiel.
Les poules de la Coupe du Monde:
– Poule A : Nouvelle-Zélande, France, Italie, Uruguay, Namibie.
– Poule B : Afrique du sud, Irlande, Ecosse, Tonga, Roumanie.
– Poule C : Pays de galles, Australie, Fidji, Géorgie, Portugal.
– Poule D : Angleterre, Japon, Argentine, Samoa, Chili.