La Bigorexie : trouble sérieux ?
L’addiction au sport est une maladie.
La bigorexie, également connue sous le nom d’addiction à l’effort, est effectivement une forme d’addiction comportementale liée à l’activité physique et au sport. Cette condition se caractérise par une obsession excessive pour l’exercice physique, où la personne ressent un besoin compulsif de s’engager dans des activités sportives, souvent au détriment de sa santé physique et mentale.
Les personnes atteintes de bigorexie peuvent avoir du mal à s’arrêter de s’entraîner, même lorsque cela entraîne des blessures, des problèmes d’emploi du temps ou d’autres conséquences négatives.
Les symptômes de la bigorexie peuvent inclure une préoccupation obsessionnelle par l’exercice, une négligence des responsabilités personnelles et professionnelles au profit de l’activité physique, une augmentation constante de la fréquence et de l’intensité de l’exercice, des symptômes de sevrage lorsque l’exercice est interrompu, une dégradation de la santé physique due à une surcharge d’exercice, et des problèmes relationnels liés à cette obsession pour le sport.
La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est fréquemment utilisée pour traiter la bigorexie. Elle vise à aider la personne à comprendre les pensées et les comportements sous-jacents qui alimentent cette addiction, à développer des stratégies pour les modifier et à promouvoir un équilibre sain entre l’exercice et les autres aspects de la vie. La TCC peut aider les individus à mieux gérer leur obsession pour le sport, à réduire leur comportement compulsif et à rétablir un mode de vie équilibré.
Il est important de noter que la bigorexie peut avoir des conséquences graves pour la santé physique et mentale, il est donc essentiel de chercher de l’aide professionnelle si vous pensez être affecté par cette condition ou si vous connaissez quelqu’un qui en souffre.
Les causes de la bigorexie peuvent être multifactorielles et varier d’une personne à l’autre. Certaines des hypothèses et des facteurs qui sont souvent associés à la bigorexie comprennent :
- Les hormones et les neurotransmetteurs : Les hormones, telles que les endorphines, ainsi que les neurotransmetteurs tels que la dopamine, sont souvent cités comme des éléments contribuant à la bigorexie. L’exercice physique intense peut déclencher la libération d’endorphines, créant ainsi une sensation de bien-être et de plaisir. La stimulation du circuit dopaminergique peut également être liée à la recherche de récompense et de plaisir associée à l’exercice, contribuant ainsi à l’addiction.
- Facteurs psychologiques : Les facteurs psychologiques jouent un rôle important dans la bigorexie. Certaines personnes peuvent utiliser l’exercice comme un moyen de faire face au stress, à l’anxiété, à la dépression ou à d’autres problèmes émotionnels. L’exercice devient alors une forme d’automédication pour soulager ces symptômes.
- Image corporelle et estime de soi : Le désir d’atteindre un corps idéalisé, parfois appelé le « complexe Adonis » pour les hommes ou le « complexe de Vénus » pour les femmes, peut pousser certaines personnes à s’engager de manière compulsive dans l’exercice physique pour obtenir ou maintenir une apparence physique spécifique. L’obsession pour l’apparence corporelle et l’estime de soi peut jouer un rôle majeur dans le développement de la bigorexie.
- Pressions sociales : Les normes sociales et les attentes concernant l’apparence physique peuvent exercer une pression sur les individus pour qu’ils atteignent un certain idéal de beauté. Cette pression sociale peut conduire à un comportement obsessionnel lié à l’exercice.
Il est important de noter que ces facteurs ne sont pas mutuellement exclusifs, et plusieurs d’entre eux peuvent interagir pour contribuer à la bigorexie chez une personne donnée.
Les causes de la bigorexie sont complexes et nécessitent souvent une approche thérapeutique pour être traitées de manière efficace. Les professionnels de la santé mentale, tels que les psychologues et les psychiatres, sont généralement impliqués dans le diagnostic et le traitement de cette condition.
Voici un résumé des symptômes de la bigorexie :
- Besoin irrépressible de pratiquer un sport : Les personnes atteintes de bigorexie ressentent un besoin compulsif de s’engager dans des activités sportives, au point de négliger leur vie personnelle et professionnelle.
- Augmentation du temps consacré au sport assortie d’un comportement obsessionnel : Les personnes atteintes de bigorexie peuvent développer une obsession pour leur apparence physique, leur poids et leurs performances sportives, ce qui les amène à structurer leur quotidien autour de leur routine sportive.
- Symptômes de sevrage : Lorsque les personnes atteintes de bigorexie sont empêchées de pratiquer leur activité sportive (par exemple, en cas de blessure), elles peuvent éprouver des symptômes de sevrage tels que la tristesse, l’irritabilité, la culpabilité et d’autres émotions négatives.
- Prises de risques inconsidérées : Les personnes souffrant de bigorexie peuvent être enclines à repousser constamment leurs limites, ce qui peut entraîner des blessures, parfois graves. Certaines personnes continuent même à s’entraîner malgré des blessures graves, ce qui peut aggraver leur état de santé.
- Sentiment de ne plus pouvoir arrêter le sport : Les personnes atteintes de bigorexie peuvent ressentir un sentiment d’impuissance face à leur besoin compulsif de faire de l’exercice, ce qui peut rendre difficile l’arrêt de cette habitude.
- Ritualisation de l’entraînement et répétition obsessionnelle des gestes : Les personnes atteintes de bigorexie peuvent développer des rituels autour de leur entraînement, et elles peuvent se livrer à une répétition obsessionnelle des gestes liés à leur activité sportive.
La bigorexie peut avoir des répercussions significatives sur la vie quotidienne, la santé physique et mentale de la personne concernée. Il est essentiel de rechercher une aide professionnelle si l’on suspecte que l’on souffre de cette condition ou si l’on connaît quelqu’un qui en souffre, afin de recevoir le traitement approprié.
Le diagnostic de la bigorexie est généralement effectué par un médecin ou un professionnel de la santé mentale, notamment un psychiatre ou un psychologue spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire et les addictions.
Quant aux facteurs de risque, la bigorexie peut affecter non seulement les sportifs de haut niveau, mais aussi ceux qui pratiquent une activité sportive de manière intensive. Les facteurs de risque comprennent la recherche de la performance, le désir d’obtenir un physique idéal, la tentative de combler des vides affectifs, et la lutte contre un niveau de stress élevé. Pour certaines personnes, l’exercice devient une forme d’auto-thérapie pour faire face à un mal-être profond.
La prévention de la bigorexie peut passer par la diversification des activités sportives, la pratique en groupe plutôt qu’en solitaire, et une attention à l’équilibre entre l’exercice et les autres aspects de la vie. Les personnes qui s’engagent dans des sports à haut risque de développer une dépendance à l’exercice, comme les sports d’endurance, les sports axés sur l’image corporelle, ou les sports avec un entraînement stéréotypé, doivent être particulièrement conscientes des signes de la bigorexie et chercher de l’aide si nécessaire.
Il est important de reconnaître que la bigorexie est un trouble sérieux qui peut avoir des conséquences graves pour la santé physique et mentale. La sensibilisation, la prévention et la recherche d’une aide professionnelle sont essentielles pour aider les personnes qui en souffrent à retrouver un équilibre sain dans leur vie.